Qu’est-ce que l’autodéfense féministe ?
L’autodéfense féministe est une méthode qui propose en collectif de partager et pratiquer une large palette d'outils et de stratégies d’autodéfense verbale, mentale, physique ou émotionnelle mobilisables dans sa vie pour prévenir les violences, se défendre, renforcer ses capacités et sa confiance en soi.
A la différence de la « self-défense » ou d’une autre pratique sportive ou d’art martial, l’autodéfense féministe s’est construite à partir de la prise en compte des réalités spécifiques des violences de genre. Pratiquer l’autodéfense, ce n’est pas apprendre à se défendre physiquement dans la rue face à une personne inconnue, c’est bien plus.
C’est s’entraîner à repérer les violences qu’elles soient verbales, physiques, psychologiques, sexuelles, tout en prenant en compte les autres formes de discriminations qui traversent la société (racisme, transphobie, homophobie, validisme, classisme, âgisme, ... Cliquer ici pour accéder aux définitions).
C’est se protéger et se défendre par les mots, par le corps, par les gestes, dans la tête, avec ses émotions, et ce, dans les espaces publics (rue, professionnel, institutionnel, etc.), et dans les espaces privés (conjugal, familial, voisinage, amical, etc.).
C’est vivre des espaces d'échanges, de réassurance et de solidarité pour faciliter la transmission de stratégies et la pratique de techniques concrètes. Les partages dans le groupe facilitent une déconstruction collective des sentiments de culpabilité, de honte et d’impuissance dans le vécu d’agression ou dans l'appréhension de se défendre.
Pratiquer l’autodéfense féministe c’est aussi ...
- se renforcer individuellement et collectivement ;
- interroger les stéréotypes et préjugés véhiculés sur les violences liées au genre ;
- prendre conscience de ses propres ressources ;
- découvrir ou retrouver sa force ;
- échanger et apprendre différentes stratégies mobilisables dans son quotidien ;
- s’entraîner à repérer et poser ses limites ;
- pratiquer et s'exercer dans un espace dédié, sécurisant et de confidentialité ;
- (re)prendre confiance en soi et se sentir plus légitime ;
- (re)gagner du pouvoir et de l’autonomie sur sa vie.
« Plus que des mots, rien de mieux que la pratique ! »
Pratiquer l’autodéfense, c’est se réunir en non-mixité ou en mixité choisie
Nos ateliers et stages d'autodéfense féministe se déroulent en non-mixité ou mixité choisie.
Ce qui est indispensable pour nous est de se réunir entre personnes visées par des même types de violences pour pouvoir pratiquer l’autodéfense. On ne peut donc pas pratiquer l’autodéfense en mixité.
Par exemple, dans notre société, une femme et un homme ne vivent pas les mêmes types de violences, ce sont les femmes qui sont visées par les violences sexistes. Se retrouver entre femmes est indispensable pour s’entraîner à réagir contre les violences sexistes. D’autres violences de genre existent, comme par exemple la transphobie, pour prendre en compte les différents vécus, l’autodéfense féministe peut se pratiquer dans différentes non-mixités ou mixités choisies (détaillées plus bas).
La mixité choisie (ou non-mixité) est un outil pédagogique qui favorise la prise de parole et d’espace, pour un meilleur apprentissage et partage d’expériences spécifiques entre personnes partageant des vécus communs.
C'est également un outil pour rompre l’isolement et le sentiment de culpabilité. Ce climat de confiance rend possible une meilleure compréhension de ses peurs, de ses appréhensions, mais aussi favorise une prise de conscience de sa puissance d’agir pour élargir collectivement les capacités d’action et d’autonomie de chacun·e dans tous les espaces de sa vie.
Faire Face propose des stages avec différentes mixités choisies :
- pour femmes, personnes trans et/ou non-binaires (soit à destination des femmes (trans et cis), des personnes transmasculines, des personnes non-binaires et des personnes en questionnement)
- pour femmes (transgenres et cisgenres)
- pour personnes LGBTQIA+
- stage pour personnes racisées (ou subissant du racisme)
- pour personnes trans et/ou non-binaires et/ou intersexes.
D’autres types de non-mixité seront proposés au fil des activités de l’association et selon les demandes. Voici les mixités que nous aimerions mettre en place dans un futur proche :
- stage pour personnes gays (trans et cis)
- stage pour pédés et folles en tous genres
- stage pour personnes Travailleureuses Du Sexe (TDS)
- stage pour personnes LGBTQIA+ et victimes d'inceste ou ayant vécues des violences dans l'enfance
Il est aussi important d’adapter nos actions d’autodéfense aux types de violences vécues par les participant.es : les femmes, les ados, les personnes trans, les personnes non-binaires, les personnes subissant du racisme, les personnes sourdes... vivent des types d’agressions différents et dans des contextes différents.