FAIRE FACE

AUTODÉFENSE

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Vous tomberez, entre autres, sur des cours d’arts martiaux ou des sites de vente d’armes. Autant donc, avant d’expliquer ce qu’est l’auto-défense féministe, préciser ce qu’elle n’est pas.
Elle n’est ni une idéologie sécuritaire, ni un sport, ni un loisir, ni un art martial !


Pas de recettes miracles, mais une boite à outils à partager.

L’autodéfense féministe est une méthode qui propose aux femmes cisgenres*, aux personnes trans** et non-binaires** une large palette d’outils et de stratégies verbales, mentales, émotionnelles ou physiques utiles pour se défendre. Et ce autant dans les espaces publics, privés que professionnels.

Rythmés par des jeux de rôles, des exercices corporels, des temps collectifs de réflexion et de discussion ou encore l’apprentissage de techniques verbales et physiques, chaque atelier est différent en fonction des personnes qui le composent.
Mais le but est toujours d’appréhender de manière réaliste la violence, c’est-à-dire en partant de situations réalistes et/ou réellement vécues. Dans un espace de solidarité et de confiance, il s’agit de développer son autonomie en permettant à chacun.e d’acquérir des stratégies individuelles et collectives d’autodéfense, de reprendre confiance en soi, de connaitre ses limites en repérant ensemble les mécanismes qui mènent à la violence.

Les ateliers sont accessibles à toutes les personnes visée par le sexisme et les violences de genre. Et ce sans distinction d’âge, de poids, de taille, d’origine, d’appartenance religieuse, d’orientation sexuelle, d’identité de genre, etc.

Il s’agit d’une démarche de prévention des conditionnements, des peurs, des violences et menaces spécifiques qui font obstacle à leurs parcours dans l’espace public comme dans leurs vies privées, professionnelles ou scolaires.

MÉTHODES ET OBJECTIFS :

Il existe plusieurs courants au sein de l’autodéfense féministe.
Historiquement, les animatrices de l’association Faire Face ont été formées à une méthode appelée Fem Do Chi (qui veut dire la « voie de l’énergie des femmes »).
Le point de départ ? L’agression d’une femme cis* ceinture noire de karaté qui n’avait pas pu se défendre alors qu’elle en était physiquement parfaitement capable.

La réflexion issue de cette expérience a donné naissance, au Québec dans les années 70, à des ateliers mêlant de la défense verbale, physique, mais aussi des éléments de défense psychologique.

Aujourd’hui, l’équipe regroupe des animateurices issues d’autres courants pédagogiques : la méthode Riposte, créée à Montréal, et la méthode Seito Boei, diffusée par l’association Garance en Belgique. Le fond "politique" et les objectifs restent les mêmes.

Ces techniques d’autodéfense prennent en compte la morphologie des femmes cis*, des personnes trans** et non-binaires***, la spécificité des violences exercées contre elleux ainsi que les conditions sociales et politiques qui y mènent. Elles sont conçues pour élargir nos savoirs, savoir-faire et capacités d’action face aux menaces spécifiques rencontrées dans les espaces publics, privés et professionnels.

L’objectif est de créer des espaces pour que les personnes visées par le sexisme et les violences de genre puissent :
Renforcer leur confiance en soi,
Identifier et prévenir des situations de violence,
Apprendre à s’affirmer et faire respecter leurs limites au quotidien,
Découvrir leurs capacités d’action,
Dépasser leurs blocages vis à vis de l’acte de se défendre,
Apprivoiser et surmonter les sentiments de peurs et d’incapacités,
Parler de leurs expériences,
Faire face à des situations de violences verbales, psychologiques, physiques et sexuelles.

Le travail effectué dans les ateliers et stages n’est pas qu’un apprentissage de techniques physiques de défense. Le travail sur les « paralangages » ou la question des limites et des émotions permet de prendre conscience de la capacité d’expression du corps et des outils d’affirmation de soi.

Les ateliers se focalisent sur la manière de mettre un terme aux différentes formes de violences le plus tôt possible. Et, idéalement, avant qu’une intervention physique soit nécessaire.
La dimension d’anticipation des mécanismes permet de gagner en confiance en soi, de mieux gérer les situations et ainsi de reprendre la puissance d’agir sur sa vie quotidienne, personnelle et/ou professionnelle.

Lexique :

**trans (transgenre) : personnes qui ne se reconnaissent pas dans le genre qui leurs a été attribué à la naissance.
*cis (cisgenre) : personnes qui se reconnaissent dans le genre qui leur a été attribué à la naissance.
***non-binaire : personne qui n’est ni exclusivement homme, ni exclusivement femme ou qui ne se reconnait pas dans ces identités (se rapporte à l’identité de genre).

Un outil de prévention

[noir]L’ampleur des violences vécues par les femmes cisgenres*, les personnes trans** et non-binaires***, que ce soit dans les espaces publics, privés ou professionnels est de plus en plus (…)

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